En 2004, Bruno Mielvaque et Gilles Sacksick créent Litho-Lissac : atelier voué à la lithographie et, plus généralement, aux arts du livre.
L’atelier voit apparaître nombre d’estampes (lithos, bois gravés et gravures en taille douce) ainsi que plusieurs ouvrages de bibliophilie qui ont pour auteurs G.E. Da Silva, Jean de Chauveron, Pierre Gibert, Jean-Marc Sourdillon. Sans oublier ce poète immense, Virgile.
Litho-Lissac édite aussi trois ouvrages, ceux-là non de bibliophilie, dont les textes sont dûs à Jean-Marc Sourdillon, André Compte-Sponville, Dominique Bidou.
« J’ai beaucoup appris au point de vue peinture en faisant de la lithographie en couleurs. Quand on doit étudier les rapports de tons en jouant de quatre ou cinq couleurs seulement, qu’on superpose ou qu’on rapproche, on découvre beaucoup de choses. » Pierre Bonnard
Cet atelier était initialement situé à Lissac-sur-Couze.
En 2014, Gilles Sacksick rencontre Paul et Chantal Vidal. L’association s’agrandit grâce à ces derniers, qui mettent à sa disposition une grange dans le hameau de Mas-Lafont.
S’ensuivent plusieurs années de travaux. Gilles, Bruno et Paul se mettent au travail, aidés au besoin par les voisins ou des entreprises locales.
En 2021, Bruno Mielvaque installe à Litho-Lissac son atelier d’encadrement, Le Cadre blanc. Il y propose la fabrication de cadres, ainsi que la restauration de tableaux et de bois dorés.
La même année Ariane Crozet, dessinatrice et graveure, rejoint l’association et y restaure une presse taille douce, sur l’une des mezzanines de l’atelier.
Atelier dédié à la création en arts imprimés, l’objectif de l’association est aussi de veiller à la sauvegarde et à la transmission des anciens métiers de l’imprimerie et des arts graphiques.
« Pour moi, faire une estampe, c’est, ainsi qu’on le dit en musique, créer une sorte de variation : sinon que cette fois, le thème est d’ordre graphique ou pictural. C’est un poème plastique avec toutes les contraintes métriques ou musicales du poème bien né. Ce poème, il me faut le transposer, le traduire : en quelque sorte le coucher sur la pierre, le creuser dans le bois ou le graver dans le cuivre, s’il s’agit d’une eau-forte…
Réaliser une litho en couleurs, c’est toute une affaire, une aventure ! Pour y parvenir, nous ne sommes pas trop de deux ! Bruno Mielvaque veille au bon fonctionnement de la presse (une « Marinoni Voirin », comme on disait une « Panhard Levassor », monumentale presse des années 1900), il s’occupe de mille détails pratiques requis ce jour, pendant que, penché sur mes pierres lithographiques, je me fais l’effet du compositeur : lui aussi penché sur la partition qu’il écrit, n’entend que par l’esprit, ces timbres, ces mélodies, ces rythmes…
De même, quand je suis occupé à la mise en œuvre d’une litho, je ne vois rien encore – matériellement, physiquement – du résultat escompté : de l’image créée qui apparaîtra peut-être, mais seulement lorsque l’une après l’autre, les pierres lithographiques, chacune matrice de l’œuvre (mais pour une part seulement) seront dûment encrées selon les couleurs que je choisis et prépare, puis ces pierres, colorées, passées sous la presse : ces couleurs, en couches très fines et sans nul moyen photomécanique, se superposent, produisant à la fin cet objet étrange – à la fois un multiple, à la fois un original, ô combien – qui s’appelle une litho. »
Gilles Sacksick